Dans l'ombre et le froid

Le mystère d'une nuit d'hiver, lorsque tout dort,
Oppresse mon âme jusqu'à ressentir la mort !
J'ai froid, et le plus grand mal ! J'ai mal dans tout le corps !
Mon esprit seul refuse ce pitoyable sort ...

C'est pourquoi je sors dans les rues sombres, enneigés,
Où pas même un porche n'est là pour me protéger,
Où traînent juste des ombres pour m'accompagner ...
Minuit sonne enfin dans le lointain d'un vieux clocher.

Je m'approche de la bâtisse antique, pur fruit
Du XVI e siècle, imperméable au moindre bruit,
Massive, puissante, et pourtant tout emplie de vie.
Mais c'est une vie malsaine qui réside ici !..

Les murs résonnent encore des cris de la victime,
Et le plancher, jadis feu, rougit du sang du crime !
La mort reste intolérable par delà l'abîme
Des siècles ... lorsqu'il s'agissait d'un enfant sublime.

A peine 16 ans, et déjà des rêves grandioses,
Des idées subtiles pour résoudre mille causes,
Et surtout, le teint frais et doux des plus belles roses
Que personne ne peut remplacer, ni nulle chose.

Peut-être est-ce tout cela qui m'a fait devenir
Ce que je suis aujourd'hui ... Me venger et détruire
Toute trace de ce que peut encore contenir
Cette masure grande et vieille, prête à nuire ...

Ils m'attendent, je le sais ... Je sens dans leur haleine
Tout le vent froid balayant sans fin la morne plaine,
Et l'attente angoissante d'une indicible peine
Que savoir ne jamais revoir sa si jeune reine !

Je dirai plus tard, (bien sur, si j'en reviens jamais)
Tout l'espoir de vengeance pour celle que j'aimais,
Le regret, le remord, la mort d'être séparés ...
Et puis, qui sait ? L'accueillir, un jour, ressuscitée.

              - Le 29-06-02 -
           Sainte - Catherine

Comments

[zebu32]

Ce poème est très fort. On sent la mort qui rode et la vie qui lui résiste.